automne2011

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samedi 18 décembre 2010

18 décembre 2010 : mort de Jacqueline de Romilly

Jacqueline de Romilly, une de ces grandes personnalités forgées par des années de travail, imprégnées de leur amour pour les humanités, est décédée à l'âge de 97 ans.

Il est encore temps de la lire.. Plus encore de respecter son oeuvre en défendant nous aussi l'enseignement du grec et du latin afin de transmettre un patrimoine, une intelligence de la langue et une culture fabuleuse et de mieux comprendre notre monde d’aujourd’hui.
Cette agrégée de lettres, docteur ès lettres qui enseignait la formation de la pensée morale et politique dans la Grèce antique fut la première femme professeur au Collège de France, était devenue en 1988 la deuxième femme élue à l'Académie française, après Marguerite Yourcenar. Membre correspondant étranger de l'Académie d'Athènes, elle avait obtenu la nationalité grecque en 1995 et avait été nommée ambassadrice de l'hellénisme en 2000.

Lors de son discours de réception à l’Académie française, Jacqueline de Romilly s’était livrée à une défense de l’apprentissage du Latin et du Grec ancien. "Comprendre la pensée exprimée dans les œuvres, aiguiser et entraîner son aptitude au raisonnement, et en même temps se pénétrer des valeurs et des rêves des hommes de tous les temps — sans oublier ceux qui sont à l’origine de la civilisation occidentale — voilà ce qu’elles apportent à l’élève ; et, si la qualité de l’enseignement est toujours et partout essentielle, elle décide ici des forces mêmes que cet élève acquiert pour l’avenir. C’est pourquoi, Messieurs, il m’est si précieux de penser que vous avez sans doute voulu, à travers moi, marquer solennellement votre attachement à cette culture littéraire, qui pourrait bien n’être pas moins menacée que la faune des mers ou que l’eau des rivières."
Dans un extrait cité par Audrey Pulvar dans son édito, il y avait ces mots magiques à propos de l'enseignement:
"J’adore ça ! Quand on sent qu’il y a un écho, qu’ils ont compris quelque chose, qu’un regard s’éclaire. Je ne sais pas à qui j’ai transmis ou qui a reçu, mais j’ai tenté d’établir le contact et ce qui me rendait heureuse, c’était le contact (...) Enseigner, transmettre. Transmettre non- seulement le savoir, mais aussi l’amour de la pensée, l’exigence, la curiosité de l’autre, la projection dans demain à partir d’hier, le savoir d’où l’on vient. "
Pour l'écouter, la voir, ne manquez pas la rediffusion de l'émission Empreintes, sur France 5, mardi 21 décembre 2010.

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