automne2011

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vendredi 9 avril 2010

exposition Crime et châtiment jusqu'au 27 juin 2010

Avec un titre en hommage à l’œuvre de Dostoïevski, l’exposition Crime et Châtiment au musée d’Orsay se veut une exploration à la fois artistique et anthropologique de la noirceur humaine. Un voyage qui emmène le visiteur à travers les deux versants du crime : la commission de l’acte et son châtiment.

Initiée par Robert Badinter et mise en scène par Jean Clair, l’exposition, foisonnante, s’étend sur plusieurs salles à thèmes, dont les murs sont parsemés de citations de grands écrivains fascinés par les criminels (comme Dostoïevski, Victor Hugo ou Alexandre Dumas). Mais le commun des mortels n'est pas en reste, puisque de nombreux extraits de journaux d’époque relatant des faits divers sanglants, témoignent de l’engouement collectif pour la violence et le crime de sang.
L’exposition didactique ne fait pas l’économie d’un certain nombre de visions de corps suppliciés et d’instruments de torture (potence, guillotine, chaise électrique). Autant de représentations de l’indicible et de ce qui continue à fasciner malgré soi : une humanité violente, marquée par l’omniprésence de la mort.
Qu’elle soit biblique (Caïn), révolutionnaire (Charlotte Corday), romantiques (Lady Macbeth, Judith, ou Salomé), ou symboles d’une certaine violence masculine (les brigands et les cannibales chez Francisco Goya), de nombreuses figures du crime animent les différents tableaux présents. Avec pas moins d’une quarantaine de représentations de têtes tranchées sous forme de tableaux (exemple ceux de Raymond Brascassat), gravures, moulages en cire effectués à partir de têtes de criminels coupées, ou sculptures, l’exposition illustre de quelle façon les décapitations massives pendant la période sanglante de la Révolution française n’ont cessé de hanter et d’inspirer l’imagination des artistes. La présence d’une véritable guillotine trônant, glaçante, entourée d’un voile noir, et émergeant d’un savant clair-obscur dans une des salles, achève ce macabre tableau.
L’autre aspect saisissant de l’exposition réside dans l’explication scientifique et anthropologique du crime, à travers les premiers clichés, réalistes et crus, saisis au XIXème siècle sur des scènes de crime par Alphonse Berthillon ; ou bien encore les « têtes phrénologiques » élaborées par Franz Joseph Gall, servant à localiser « la bosse du crime » et à expliquer l’atavisme du tempérament.

Crime et châtiment
D'après un projet de Robert Badinter
Jusqu'au 27 juin 2010
Tous les jours, sauf le lundi, de 9h30 à 18h (fermeture des caisses à 17h), le jeudi jusqu’à 21h45
Tarifs : plein tarif : 9,50 € ; tarif réduit : 7 €

Musée d'Orsay
1, rue de la Légion d'Honneur-75007 Paris

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