
Dès le départ, Joann Sfar assume un parti pris : il racontera l'histoire de Lucien Ginsburg, mais à sa façon. L'ambition n'est pas de dire la réalité de la vie du chanteur compositeur, mais bien l'interprétation qu'en fait Joann Sfar. Et le réalisateur de signer une oeuvre personnelle, marquée de son empreinte.
Esthétiquement, le film est réussi. Sfar a le sens du plan, du décalage visuel. Des plans très rapprochés, avec peu de personnages. Une photographie, avec des tons de jaunes et de marron qui donnent un aspect légèrement suranné à la pellicule, comme pour mieux plonger le spectateur dans ces années rétro.
De l'enfance à la déchéance, Joann Sfar suit son personnage dans les moments décisifs de sa vie – qui ne sont pas forcément ceux que le public a retenus. Un très beau moment de rêve et de cinéma.

En 1968, la maison de disques Philips fait appel à Tony Frank pour réaliser des portraits destinés à une pochette de disque. Cinq photos seront finalement retenues de cette série. Serge Gainsbourg dira plus tard que ces portraits figurent parmi ses préférés. Ce moment marque le début d’une longue collaboration, d’une relation de confiance et d’amitié. Tony photographiera régulièrement Serge chez lui rue de Verneuil, en studio, en famille et en concert. Il réalisera notamment la célèbre photographie de la pochette de Melody Nelson, son disque mythique. Ce livre se regarde comme un album photos de famille. Tout le talent de Tony Frank s’y révèle dans des portraits chaleureux et touchants de Serge Gainsbourg et de ses proches (Jane Birkin, Charlotte Gainsbourg, Bambou, Lulu…) en grande partie inédits, révélant la part humaine, parfois fragile, toujours attachante d’un artiste hors du commun.
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