automne2011

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jeudi 19 novembre 2009

La beauté des femmes du XIXe siècle : St-Ursin

L’Ami des femmes ou lettres d’un médecin, concernant l’influence de l’habillement des femmes sur leurs moeurs et leur santé, et la nécessité de l’usage habituel des bains en conservant leur costume actuel ; suivies d’un Appendix contenant des recettes cosmetiques et curatives ; ornées de sept gravures en taille douce date de 1804 et est écrit par P. J. Marie de Saint-Ursin, grand médecin de l’époque.Il est dédié à Madame BONAPARTE.
Après avoir décrit les origines des cosmétiques ainsi que les pratiques et critères de beauté (chez les Juifs, les Grecs, les Romains), il s’attaque aux critères du XIXe afin de faire de n’importe quelle femme une femme du monde. On peut notamment lire des sévères attaques envers la mode de son temps.Une phrase illustre très bien ce propos ô combien toujours actuel : « Et ce qui prouve l’irrésistible ascendant de la mode sur les femmes, c’est que fût-elle même désavantageuse à leur genre d’attraits, elles n’auront pas le courage de la rejeter, ou au moins de la modifier à l’air de leur visage ».
La Révolution étant passée par là, les femmes se sont assagies concernant les cosmétiques : elles « ne couvrent plus leur face entière d’un fard repoussant ». Néanmoins l’auteur remarque qu’ « elles consentent à porter, il est vrai, de ces ceintures magiques ». Il s’agit des corsets qui comprimaient alors l’abdomen des femmes. En outre, la pâleur et même la transparence du teint sont encore de rigueur. Certaines femmes n’hésitent donc pas à renforcer le bleu de leurs veines à l’aide de cosmétiques.

Mais P. J. Marie de Saint-Ursin fait partie de ces rares hommes qui ne condamnent pas les fards. S’il y a bien tromperie, l’auteur en est gré aux femmes. Le seul reproche qu’il pourrait leur faire, c’est d’utiliser des compositions nocives alors qu’il existe des « mélanges innocents (…) [qui] peuvent masquer les ravages et prolonger jusque sous les glaces de la vieillesse les roses du printemps, et dans l’âge le plus avancé les heureux dons de la nature ».

Voici les chapitres dédiés aux différents aspects de la beauté :
Les cheveux
Plusieurs substances permettent de teindre les cheveux : le liège brûlé, les racines de noyer, les feuilles de figuier, de framboisier, de myrte, de séné, les brous de noix, la noix de galle, les fleurs de pavot… Cuites dans du vin sont censés rendre les cheveux noirs après quelques lavages. Pour entretenir la couleur on conseillait alors des peignes en plomb.


L’épilation
La première méthode conseillée est celle de la pince. On était alors très soucieux que les poils ne développent pas aux mauvais endroits : entre les sourcils, au dessus des lèvres.Parmi les méthodes plus radicales on trouve, l’Eau d’Egypte, dissolution de nitrate d’argent dans une eau distillée aromatisée, mais aussi des préparations à base d’arsenic, de chaux. Inutile de préciser que ces méthodes faisaient des ravages.


Les fards
La céruse ainsi que les autres fards métalliques étant désormais fortement déconseillés, on a davantage recours aux substances végétales telles que le carthame, le carmin ou l’orcanette pour le rouge.
Exemple de recette :
5 livres d’amandes douces
1/2 once de santal rouge et de gérofle
Versez dessus deux onces de vin blanc et autant d’eau de rose; remuez bien chaque jour, et au bout de la semaine exprimez le jus de ce mare comme on tire l’huile d’amande

le teint
Pour ce qui est du teint, l’auteur propose la formule suivante :
Prenez égale quantité de farine de fèves blanches, des quatres semences froides et de crème fraîche, battez le tout, en y ajoutant quantité suffisante de lait, pour faire une pommade avec laquelle on se lave le visage.
Pour éclaircir le teint, il conseille un topique de fraise ou un masque à base de fleurs de farine de froment et de blancs d’œufs.

l’édition de 1805 est en ligne sur Google Books :
http://books.google.fr/books?id=Qg4ZAAAAYAAJ&dq=l

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