automne2011

automne2011

dimanche 30 novembre 2008

golem

Le golem (גולם) est un être artificiel, tantôt être inachevé ou dépourvu de forme définie, tantôt de matière brute fait d’argile, animé momentanément de vie par l’acte de magie de l’inscription sur son front (ou sa bouche, selon les versions) d'un verset biblique qui est créé par un acte de magie grâce à la connaissance des dénominations sacrées..
Dans la culture hébraïque, la première apparition du terme golem remonte au Livre des Psaumes « Je n'étais qu'un golem et tes yeux m'ont vu » (139, 16) et décrit un être inachevé, une ébauche qui veut faire allusion aux douze premières heures de la vie d’Adam : il s'agit là d'évoquer son corps encore dénué d'âme.


Les histoires des golems

A) les premières histoires de Golem : le Livre de la Création
Les premières histoires de golems datent donc du début du judaïsme. Dans le Talmud, Adam est décrit initialement comme un golem car il a été créé à partir de l'argile. Tous les deux sont des créations de ceux qui sont à proximité de Dieu ou qui se sont efforcés d'approcher Dieu et son pouvoir de création de la vie. Peu importe la façon, un être créé par une personne est une ombre de celle créée par Dieu.
C'est surtout le Sefer Yesirah (le Livre de la Création) et l'exégèse qui en fut faite qui développèrent l'idée du golem en relation avec les croyances concernant le pouvoir créatif du discours et des lettres de l'alphabet hébreu.
Selon Gershom Scholem (historien et philosophe juif 1897-1982), il convient de distinguer deux traditions très différentes du golem. L'une, proprement spéculative et mystique, s'appuie sur la foi en la puissance du Verbe divin, en celle des lettres du nom de Dieu (le tétragramme sacré) et, plus généralement, dans le pouvoir des lettres de la Torah et de leur disposition. Les diverses combinaisons et transformations de ces lettres constituent un mystérieux savoir qui permet de créer.
Dans le Livre de la Création, Rav Zeira parle à un golem qui ne lui répond pas. Rav Zeira dit alors : "Je vois que vous avez été créé par l'un de nos collègues, à votre retour de poussière. Il est dit que si un golem est en mesure de prendre la parole, cela lui donnerait une âme, et - car un golem ne peut pas être parfait - que cette capacité pourrait le rendre très dangereux.

b) Le Golem et Rabbi Loew
Selon d'autres sources, le rabbin qui a conçu le golem est Rabbi Juda Loew (1512-1609), que la tradition populaire désigne sous le nom de Haut Rabbi Loew et l'érudition littéraire par le sigle des initiales hébraïques de son nom (MaHaRal) dont le but aurait été de défendre sa communauté. Il lui aurait donné la vie en inscrivant EMET(H) -« vérité » et un des noms de Dieu- sur son front et en introduisant dans sa bouche un parchemin sur lequel était inscrit le nom ineffable de Dieu, parfois dit Hashem -« Le Nom »- pour ne pas le prononcer.Pour le tuer, il aurait fallu effacer la 1re lettre (l'aleph) car MET(H)(מת) signifie « mort ». Le Golem étant devenu trop grand pour que le Rabbin puisse effacer l'aleph, Rabbi Loed lui demanda de lacer ses chaussures, ce qu'il fit. Le plan fonctionna : la créature se baissa et mit son front à portée de son créateur, le Golem redevint ce qui avait servi à sa création : de la terre glaise.

Certains racontent que son créateur est mort, écrasé par la masse de sa créature.

La légende veut également que ce soit Dieu qui ait demandé au Maharal de créer un « second Adam ».

c) la tradition du XVIe siècle liée à la persécution contre les juifs à Prague
Au XVIeme siècle, lors des persécutions contre les juifs, les histoires de Golem prirent une importance considérable, ces derniers se transformant non plus en esclaves soumis aux incantations de rabbins mais en symboles de défenseurs.

Une autre légende veut aussi que Rudolf II, Empereur du Saint Empire qui avait demandé au rabbin de détruire le golem en échange de la fin de la persécution des juifs de Prague, ordonna que le corps de la créature soit entreposé - ou dormant - dans la genizah (salle, attenante à la synagogue, destinée à recevoir les manuscrits de la Loi qu’il est interdit de jeter car les écrits contiennent le nom du très-haut) de la synagogue Vieille-Nouvelle du quartier de Josefov à Prague, qui serait d'ailleurs toujours scellé et gardé.Le corps du golem pourrait être rétabli à la vie de nouveau si nécessaire.

Quelques oeuvres littéraires inspirées du mythe du golem

1-Le golem n’est pas une créature intelligente : si on lui commande d’accomplir une tâche, il prendra les instructions littéralement. Le thème de l’orgueil du créateur est très présent dans ces oeuvres. C’est une incarnation de la légende de Rabbi Juda Loew qui a des pouvoirs surhumains pour aider sa créature dans ses tâches.


Ce dernier pouvoir est souvent crucial : le golem aurait pourrait pu convoquer les témoins morts à témoigner dans les tribunaux de Prague. Le rabbin a dû avoir recours à la ruse pour le désactiver, tout comme dans le chapitre l’Apprenti sorcier du film Fantasia de Walt Disney.

2-C’est aussi cette thématique que l’on retrouve en partie dans Frankenstein de Mary Shelley. Le golem symbolise aussi la peur des hommes face à leurs créations. Des golems peuvent être construits dans de différents matériaux à part l'argile : c’est ainsi que le terme "golem" se retrouve à désigner un ensemble d'un matériel homogène de forme humanoïde ayant pris vie comme le « monstre » que Frankenstein forme avec des cadavres.

3-Le principe du Golem ainsi que la légende du Golem de Prague sont réutilisé dans la quadrilogie L'âge de la Déraison de Greg Keyes : il aurait alors été créé par I Newton grâce à l’alchimie.
Tome 1 (les démons du roi soleil) et 2 (l’algèbre des anges): Le jeune Benjamin Franklin a créé une nouvelle machine de communication à longue distance, grâce à l’éther. Mais cette machine a eu des conséquences terribles : des êtres sortis de l’éther s’en prennent aux humains. Benjamin va se réfugier à Prague pour tenter de protéger la ville des êtres de l’éther responsables de ce désastre.
Tome 3 (l’empire de la déraison): Les sombres créatures découvertes par Newton et Franklin ont désormais un nom : les malakim.
Après avoir bouleversé l'Europe, ils se dirigent vers l'Amérique où leur instrument de destruction prend la forme d'un étrange personnage appelé Enfant-Soleil. Les héros auront besoin de l'aide d’un chaman pour arrêter ces créatures nées de la science et de la magie.

4-Le Golem de Gustav Meyrink
Meyrink apporte de nouvelles variantes : Il se reproduit à peu près tous les trente trois ans dans des ruelles un événement qui n'a rien de particulièrement bouleversant en lui même et qui provoque une panique car on n'y trouve aucune explication. Le Golem du roman de Meyrink a l'apparence de celle d'un homme de type Mongol, le teint jaune et les yeux obliques, nul ne peut se souvenir de son apparence. Athanus Pernath, héros du livre reçut la visite du Golem qui lui confia un livre a restaurer, a peine la porte fut elle franchie que Pernath ne pouvait se souvenir de l'apparence du Golem. Le narrateur, parce qu’il s’est trompé de chapeau, revit la vie de son propriétaire, un tailleur de pierres précieuses dans le quartier juif de Prague, qui a tout oublié de son passé et semble se prendre pour quelqu'un d'autre. C’est là qu’un spectre — créature pétrie dans la glaise pendant sept ans par un vieux rabbin — hante la ville. L’ensemble mêle récits de rêve, véritables cauchemars et hallucinations. Jusqu'où le narrateur ira-t-il pour se libérer de son emprise ? Je ne vous en dis pas plus…

Aucun commentaire: