automne2011

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dimanche 26 décembre 2010

Gatsby le Magnifique de Francis Scott Fitzgerald

Dans les années 20, sur la côte Est américaine, Nick Carraway, le narrateur, s’installe dans sa nouvelle maison de Long Island, zone résidentielle très huppée et snob de la banlieue new-yorkaise. De là, la vue est imprenable sur East Egg, l'endroit le plus cossu et sélect de toute la zone.Il découvre que son voisin est bien étrange. Il se fait appeler Gatsby et donne toutes les nuits des réceptions somptueuses.Des centaines de personnes viennent chez lui pour faire la fête, pour s’amuser dans des fêtes monstrueuses et délirantes où l’on montre sa richesse, sa propension à ne pas tenir l’alcool ou bien son linge sale. Ici rien n’est tabou, ou presque : le mal du siècle envahit les âmes, c'est l'époque de la Prohibition et des fortunes rapides.
Nick est le cousin germain d’une certaine Daisy, qui habite non loin de chez lui, est mariée à Tom Buchanan, issu de la même promotion que lui à l'université de Yale, un millionnaire qui, à la différence de Gatsby, n'a pas gagné sa fortune, mais en a hérité. Tom lui présente sa maîtresse, Myrtle Wilson, la femme d'un garagiste sur la route qui relie New York à Long Island. Il n'y aurait guère d'intérêt à fréquenter les Buchanan s'il n'y avait le rapprochement de plus en plus sensible avec la belle Jordan Baker, joueuse de golf professionnelle. Daisy est donc riche et pas vraiment heureuse.
Mais qui est Jay Gatsby ? D'où vient-il ? Que fait-il ? Quel rapport entre ce Jay Gatsby et cette Daisy ? On reste dans le flou, écoutant les rumeurs toutes plus délirantes les unes que les autres qui circulent sur ce fameux Gatsby qui joue la carte de l'éblouissement et des folles dépenses comme un appât pour ramener à lui Daisy. Ce personnage est attachant, on ne peut que le comprendre et l’accompagner vers son destin comme le fait si bien Nick, notre narrateur qui sait s’effacer pour mieux nous raconter : « Et l’histoire de cet été-là commence un certain soir où je m’y suis rendu en voiture, invité à dîner chez les Buchanan. Daisy était ma cousine germaine et j’avais connu Tom à l’université. Au retour de la guerre, j’avais passé deux jours avec eux à Chicago. »..

Alors, si il fallait vous convaincre de l’intérêt de lire de livre, laissons Bernard Franck dans la Préface à l'édition de 1962 du Livre de Poche : « Gatsby, ce roman d'amour où l'on se sent jamais l'amour, mais seulement l'argent qui le permet ou qui l'empêche, est fait d'un grand sujet qui s'appuie sur une exécrable histoire : on frémit à l'idée de ce qu'aurait pu donner , entre des mains grossières, cette affabulation mélodramatique , et même rocambolesque. Preuve que d'une intrigue quelque peu artificielle , qui pourrait être un mauvais scénario, la vérité pure peut émerger par l'effet de l'irréfutable qualité de chaque détail : beauté des sensations, des descriptions, des couleurs et des lumières, des robes et des rideaux, des bruits de voix , des impressions de froid, de chaleur, de jour, de nuit, des passages de l'intérieur à l'extérieur des maisons et inversement. La liste des hauts et des bas. Contours nocturnes de photo détourée, palpitations diurnes de stores qu'agite le vent dans la fournaise caniculaire. Multitude nette des figurants autour du flou des personnages centraux. Et à travers tout cela, une petite voix douce et persistante , celle de Gatsby avec ce tic, qui se veut oxfordien, d'appeler tout le monde " old sport" : " you're selling bonds , aren't you, old sport?". Old sport ! Cette expression factice , si peu américaine et si nécessaire au personnage de Gatsby, - être un romancier, pour moi, c'est d'abord trouver ça. »
Ou encore Jean-François Revel dans la Préface à l'édition du Livre de Poche de 1962 : « Je vous recommande Fitzgerald . avec lui, c'est la fête , et on n'a pas honte de s'y trouver. Pour une fois, nous allons faire du ski nautique, de la pêche sous-marine sur une côte d'azur presque vide. Pour une fois nous allons aimer le teint de notre peau. Sous de gais parasols, à l'heure où le soleil est chaud , nous boirons du champagne rosé et nous grignoterons du caviar. pour une fois nous allons bavarder avec de ravissantes jeunes filles , riches, sottes, exquises pour tout dire ...Lecteurs dépêchez vous de lire Gatsby le Magnifique , la grande maison de West Egg avec ses vingt hectares de pelouse et de jardins, sa piscine de marbre, son lierre vert cru, va bientôt se rallumer et être envahie par des gens impossibles. Profitez du calme

Je vous recommande également une belle adaptation cinématographique de 1974 de Jack Clayton avec Robert Redford : Gatsby le Magnifique (The Great Gatsby).

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